En effet, les entreprises répercutent généralement ces coûts plus élevés. Le côté positif de cette évolution salariale est que les Européens voient enfin leur revenu réel remonter. Cela signifie que les travailleurs non seulement constatent que l'inflation est compensée mais en outre, qu'ils peuvent acheter davantage avec leur salaire. C’est la raison pour laquelle, après quelques années de recul, la confiance des consommateurs s'améliore et les ménages vont dépenser davantage cette année. Nous constatons également que les entreprises sont un peu moins déprimées, quoiqu’elles s’attendent encore à une contraction de leur activité.
Chez Belfius Strategic Research, nous pensons qu'aux USA également, les marchés financiers sont trop expéditifs avec leurs attentes en matière de taux. Selon eux, la première baisse de taux pourrait déjà avoir lieu en mars et ce mouvement se poursuivrait progressivement ensuite. Quant à nous, nous nous attendons à ce que la Réserve fédérale – la Banque centrale américaine – abaisse son taux directeur à partir du mois de juin.
La production industrielle américaine ralentit depuis 15 mois et, en dépit d'une légère amélioration de leur sentiment, les entreprises industrielles continuent à penser que leur activité va continuer à se contracter.
Dans les secteurs tertiaires américains – du secteur du cinéma aux consultants d’entreprises –, les indicateurs de confiance se sont effondrés au mois de décembre. Les chefs d’entreprises sont surtout pessimistes à propos de l’engagement de nouveau personnel.
La politique monétaire avec les taux plus élevés commence maintenant à vraiment peser sur les entreprises. Si elles veulent renouveler leurs dettes, elles devront le faire à des taux beaucoup plus élevés. Cela comprime les marges de ces entreprises et, pour certaines, cela représente un tel fardeau qu’elles tombent en faillite. Dès lors, il est manifeste que le nombre de faillites est en train d'augmenter et nous nous attendons à ce que cette tendance haussière se poursuive un certain temps. Les faillites d’entreprises très endettées suivent en effet le resserrement de la politique monétaire avec un certain décalage.
Dans l’intervalle, les ménages américains continuent à relativement bien consommer. Contrairement à la zone euro, les ventes au détail poursuivent leur progression. Mais, en raison des taux plus élevés, nous pensons quand même que les achats importants, comme les voitures ou les nouveaux électroménagers achetés à crédit, vont ralentir cette année. Les Américains voient également leurs réserves d'épargne fondre comme neige au soleil. Pendant les confinements liés au Covid, ils ont pu bien thésauriser mais, entre-temps, ils ont dépensé cette épargne supplémentaire. À présent, ils mettent en moyenne même moins de côté que pendant les dix années précédant la pandémie. Cependant, nous constatons ces derniers mois que les Américains recommencent à épargner davantage. L’épargne rapporte plus, ce qui constitue déjà une explication. Une autre explication pourrait être que les ménages américains resserrent les cordons de la bourse parce qu’ils s’attendent à une catastrophe économique qui pourrait leur coûter leur emploi. En tout cas, la confiance des consommateurs est encore plus faible que pendant les années précédant le Covid.
Les rapports mensuels sur l’emploi aux USA continuent néanmoins de surprendre. Le mois de décembre a encore été marqué par la création de 219.000 nouveaux emplois, ce qui est plus que prévu. Le chômage est très bas, à 3,7 pour cent. Mais les exigences salariales restent solides. Sur une base annuelle, les salaires des Américains ont augmenté de 4,1 pour cent.
Globalement, nous nous attendons à un premier semestre faible vu que la politique monétaire commence actuellement à peser. Si les banquiers centraux lâchent du lest, cela stimulera la croissance économique, tant aux USA que dans la zone euro. Selon Strategic Research, la croissance dans la zone euro s’établira à 0,9 pour cent, ce qui est mieux que l’an dernier. Aux USA, il a fallu un certain temps avant que la croissance économique commence à ralentir après une année 2023 étonnamment forte. Nous prévoyons une croissance faible de 1,4 pour cent en 2024.
Ce document, rédigé et publié par Belfius Banque, donne la vision de Belfius Banque sur les marchés financiers. Il ne contient pas de conseil en investissement personnalisé, pas de recommandation d’investissement, ni de recherche indépendante en matière d’investissement. Si vous êtes à la recherche de conseils en investissement personnalisés, vous pouvez vous adresser à votre conseiller financier qui se fera un plaisir d’examiner avec vous les effets éventuels de cette vision sur votre portefeuille d’investissements personnel. Les chiffres mentionnés sont des instantanés et sont susceptibles d’évoluer.